Par Marie Cibot, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto
Lorsque votre animal atteint un âge avancé ou souffre d’une maladie incurable, les soins palliatifs sont une option pour lui offrir une fin de vie confortable et digne. Ces soins ont pour but de soulager la douleur, de maintenir une bonne qualité de vie, et d'apaiser les souffrances physiques et émotionnelles.
❖ Qu'est-ce que les soins palliatifs ?
Les soins palliatifs ne sont pas destinés à guérir, mais à gérer les symptômes et à rendre les derniers moments de votre animal les plus agréables possible. Cela inclut la gestion de la douleur, un soutien nutritionnel, des soins d’hygiène et un environnement rassurant. Le but est d’assurer que votre compagnon puisse vivre sans douleur inutile, tout en vous aidant à traverser cette période difficile en tant que propriétaire.
❖ Signes qui indiquent que des soins palliatifs sont nécessaires
Votre animal peut avoir besoin de soins palliatifs s'il montre des signes de douleur chronique, une perte d’appétit, des difficultés à respirer ou des changements dans son comportement, comme de l’agitation ou une tendance à se cacher. Les maladies chroniques telles que le cancer, l’insuffisance rénale ou les troubles neurologiques sont souvent les raisons principales d'opter pour ces soins.
Il est essentiel de discuter avec votre vétérinaire pour évaluer les options disponibles, et surtout d’observer les signes de douleur ou d’inconfort chez votre animal. Chaque situation est unique, et il est important de personnaliser les soins en fonction des besoins spécifiques de votre compagnon.
❖ Comment soulager la douleur ?
La gestion de la douleur est au cœur des soins palliatifs. Différents médicaments peuvent être utilisés pour soulager la douleur de votre animal, des anti-inflammatoires aux opioïdes, en passant par des thérapies plus novatrices (par exemple, administration d’anticorps monoclonaux pour l’arthrose). En parallèle de thérapies médicamenteuses, des médecines complémentaires telles que l'acupuncture, l’ostéopathie, la phytothérapie ou les massages peuvent apporter un soulagement supplémentaire.
Votre vétérinaire vous aidera à identifier la meilleure option pour votre animal, tout en veillant à ce que le traitement ne crée pas d'effets secondaires indésirables. Vous pouvez également apprendre à repérer les signes de douleur chez votre animal, comme des changements de posture, des gémissements, ou un léchage excessif.
❖ Soins quotidiens et confort
Les soins palliatifs comprennent également des soins de soutien quotidiens, comme l’alimentation, l’hygiène, et l’adaptation de l’environnement de vie de votre animal. Par exemple, vous pouvez ajuster son lieu de couchage pour qu’il soit plus accessible et confortable (utilisation de tapis orthopédiques), ou l’aider à manger si ses capacités physiques sont réduites (surélévation des gamelles, repas fractionnés, etc.). Assurez-vous que votre animal ait un accès facile à l’eau, à la nourriture et à une zone calme pour se reposer.
La nutrition est un aspect crucial des soins palliatifs. Votre vétérinaire peut recommander des régimes spécifiques pour répondre aux besoins changeants de votre animal, par exemple un régime plus digeste ou plus riche en certains nutriments.
❖ L’importance du soutien émotionnel
Les animaux peuvent ressentir du stress ou de l’anxiété face à la maladie. Offrir un soutien émotionnel est essentiel pour leur bien-être. Maintenir des routines familières, leur parler doucement, et leur offrir des moments de câlins peuvent leur apporter du réconfort.
En tant que propriétaire, vous traversez également une période émotionnellement difficile. Il est normal de ressentir de l'inquiétude, de la tristesse, ou de la culpabilité. N’hésitez pas à parler de vos émotions avec votre vétérinaire ou à rejoindre un groupe de soutien. Prendre soin de vous est aussi important que de prendre soin de votre animal.
❖ Quand envisager l’euthanasie ?
L’euthanasie est une décision profondément personnelle et difficile. Lorsque les soins palliatifs ne suffisent plus à assurer une qualité de vie acceptable, elle peut être envisagée pour éviter des souffrances inutiles. Parfois, elle est la dernière option pour permettre à votre compagnon de partir en paix, sans douleur, entouré des siens. Votre vétérinaire pourra vous aider à évaluer si l'euthanasie est la meilleure solution pour préserver la dignité de votre animal.
Les soins palliatifs permettent à votre animal de bénéficier d’une fin de vie paisible et sans souffrance inutile. En vous associant à votre vétérinaire, vous pouvez faire en sorte que chaque jour compte, en apportant à votre compagnon tout le confort dont il a besoin. Vous pouvez également mieux préparer ce moment difficile, sachant que vous faites tout ce qui est possible pour lui. Gardez en tête que les soins palliatifs ne prolongent pas la souffrance, mais visent à rendre chaque moment plus agréable, dans le respect et la dignité. Vous offrez ainsi à votre animal une fin de vie empreinte de bienveillance, tout en étant soutenu dans cette période complexe.
Pour les kids :
Quand un animal devient très vieux ou gravement malade, il peut avoir du mal à vivre sans douleur. Les soins palliatifs sont là pour l’aider à être plus à l’aise. C’est un peu comme offrir un cocon de douceur à ton compagnon à quatre pattes. Le vétérinaire peut lui donner des médicaments pour qu’il souffre moins, mais ce n’est pas tout. Il est important de lui offrir plein de câlins, un lit moelleux et des moments tranquilles. Parfois, il faut même lui donner une nourriture plus molle, plus facile à manger.
Grâce à ces soins, ton animal peut se sentir mieux et profiter de chaque jour, même quand il n’est pas en pleine forme. Tu peux l’aider en passant du temps avec lui, en lui montrant que tu es là. Cela lui fait du bien, même s’il ne peut pas te le dire.
Les soins palliatifs, c’est comme un dernier cadeau d’amour pour lui. Ils ne guérissent pas la maladie, mais ils permettent de soulager et d'accompagner. Par exemple, si ton animal a du mal à marcher ou à respirer, le vétérinaire et toi pouvez trouver des moyens pour qu’il soit plus confortable. C’est comme un travail d’équipe : tu restes à ses côtés, et le vétérinaire te guide pour que tu saches quoi faire pour qu’il aille mieux. Parfois, cela peut être difficile de voir son animal vieillir ou être malade, mais avec les soins palliatifs, tu peux l’aider à rester heureux aussi longtemps que possible.
En prenant soin de ton animal avec amour, tu peux l'accompagner dans cette période délicate, et lui offrir des moments de tendresse et de confort.
Ressources complémentaires :
Association Française pour la Gériatrie Animale et les Soins Palliatifs (AFGASP) : créée en 2024, cette association offre des ressources à destination des propriétaires ayant des animaux en soins palliatifs (https://www.afgasp.com/dernier-voyage).
Solâme : une entreprise vétérinaire dédiée à l’accompagnement de la fin de la vie des animaux domestiques avec de nombreux articles de blog et autres ressources (https://www.solame.vet/). Le Dr vétérinaire Marie Cibot propose aussi des entretiens d’écoute & conseils à destination des familles pour les aider à accompagner leurs animaux en soins palliatifs.
https://www.esthima.fr/guide/soins-palliatifs-pour-soulager-son-animal-une-gestion-de-la-douleur-compatissante-et-humaine
https://www.hillspet.fr/pet-care/routine-care/caring-for-terminally-ill-pets?lightboxfired=true
Thèse vétérinaire sur le sujet des soins palliatifs : https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-03979085/file/A-2022-101.pdf
02/03/2024 - Conseils du vétérinaire
Le coryza du chatPar Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto❖ C’est quoi le Coryza ?Le coryza est un terme général pour désigner en réalité un ensemble de signes cliniques respiratoires pouvant provenir de causes virales ou infectieuses :- Des virus : Herpes virus, Calicivirus et Réovirus- Des bactéries : Chlamydophila, Mycoplasma, BordetellaC’est une pathologie du chat très fréquente (90% des chats seront en contact dans leur vie avec un Herpesvirus, et 80% des chats en collectivité seront en contact avec un Calicivirus), contagieuse, transmissible uniquement entre chats. Il n’y a donc aucun risque pour les humains.❖ Quels sont les chats à risques ?- Les jeunes chatons de 2 à 12 semaines- Les chats vivant en groupe (chatterie, refuge, semi sauvages…)- Les chats porteurs d’une immunodéficience féline (FIV) ou d’une Leucose (FeLV)- Les chats ayant subi un stress (déménagement, changement de propriétaire, arrivé d’un nouveau chat à la maison…)❖ Quels sont les symptômes ?Le coryza se manifeste par des écoulements oculaires, nasaux, des conjonctivites, des éternuements, de la toux, de la fièvre parfois, et, selon l’agent infectieux (par exemple le calicivirus), des stomatites, des ulcères linguaux et buccaux, accompagnés d’hyper salivation.Si vous détenez plusieurs chats, dès le 1er signe, l’animal infecté doit être isolé. Il est préférable d’utiliser des vêtements et chaussures spécifiques pour aller le voir que vous retirez après sa visite et de vous laver les mains pour ne pas contaminer les autres chats de la maison.Les symptômes se déclarent en général 5 à 7j après la contamination.❖ Quand dois-je consulter ?Si votre chat ne souffre pas d’autres pathologie (ex : fiv, felv…), que les symptômes sont faibles (écoulements clairs, quelques éternuements) et qu’ils n’affectent pas l’état général de votre animal (s’il n’a pas de fièvre et qu’il continue de manger), ses symptômes régresseront le plus souvent dans les 7j, s'ils persistent au-delà, il conviendra de consulter son vétérinaire.En cas de symptômes plus importants, il faut consulter rapidement car le Coryza peut aussi entrainer la mort.Le diagnostic est avant tout clinique mais parfois il nécessitera un diagnostic plus précis par test PCR comme pour la covid humaine.❖ Quels sont les traitements ?Il n’existe actuellement aucun traitement permettant d’éliminer le virus chez le chat infecté, toutefois, en fonction des symptômes présentés il existe tout un arsenal thérapeutique allant des topiques oculaires lors de conjonctivite ou d’ulcères, des nébuliseurs pour fluidifier les sécrétions, des antibiotiques en cas d’atteinte de l’état général ou de secrétions purulentes, des traitements oraux complémentaires ( L-Lysine) pour éviter la multiplication du virus, et parfois en cas de récidive sur des cas graves d’herpes virus : des antiviraux ( interférons, zidovudine).Une hospitalisation sous perfusion et sous sondage naso gastrique est parfois nécessaire dans les cas graves.Le pronostic est bon mais un certain nombre de chats porteurs de l’herpès virus peuvent subir un remodelage de la cavité nasale qui détruit certaines structures et provoque des rhinites chroniques et invalidantes.Un chat guérit du Coryza peut rester porteur de la maladie pendant de longues années et être à nouveau contagieux suite à un stress, une mise à bas ou une maladie.❖ Comment puis-je éviter ce type de maladie ?Le meilleur moyen reste la vaccination. Comme les humains avec le vaccin contre la COVID, celui-ci n’empêche pas d’être infecté ou d’excréter mais il empêche les formes graves. Le vaccin agit contre les calicivirus, la rhinotracheite, et les chlamydias. Il s’effectue à partir de l’âge de 8 semaines en 2 injections espacées de 3 à 4 semaines. Un rappel est nécessaire chaque année.Nous pouvons véhiculer les agents pathogènes sur nos vêtements et nos chaussures, un chat d’intérieur peut donc se contaminer sans sortir, sans rencontrer d’autres chats. Pour les kids : Comment faire une inhalation à son chat à la maison ?Pour l’aider à respirer et à fluidifier les secrétions qui encombrent le nez de ton chat, comme toi quand tu es malade, les inhalations l’aideront. Selon les besoins, réalise des inhalations 1 à 2 fois par jour pendant 1 semaine.Tu auras besoin d’une bouilloire, d’un bol, d’un flacon spécifique d’huiles essentielles acheté chez ton vétérinaire, de la cage de transport de ton chat et d’une couverture épaisse.Enferme ton chat dans sa caisse de transport. Place le bol rempli d’eau chaude et de quelques gouttes d’huiles essentielles devant la porte de la cage (pas trop près de la porte afin qu’il ne puisse ni tremper ses pattes, ni le renverser). Et recouvre la cage, bol compris de la grosse couverture. Laisse le chat 10 min dans cette petite incubation puis défait ton montage. Il est préférable de nettoyer les yeux de ton chat ainsi que son museau ensuite afin qu’il n’ingurgite pas les résidus d’huiles essentielles et que çà n’irrite pas ses yeux.Pour en savoir plus Réaliser une inhalation https://www.youtube.com/watch?v=iNPLa6aT1YcRéférences- Maladies respiratoires du chien et du chat, Hernandez et Poncez (2012), p.401- Le coryza du chat https://www.fregis.com/fr-fr/chats/fiches-info-sante-des-chats/coryza-chez-le-chat
12/02/2024 - Actualités générales
La myxomatose, qu’est-ce que c’est ?Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLa myxomatose est une maladie causée par un virus de la famille des poxvirus du genre Leporipoxvirus. Il a été l’un des premiers virus à être observé et identifié à la fin du 19ème siècle en Amérique du Sud. Sa structure extérieure est proche du virus de la variole.❖ Quels sont les animaux qui peuvent être touchés par la maladie ?Les lapins du genre Oryctolagus (lapin domestique et sauvage européen) sont particulièrement sensibles à ce virus, et la maladie est en général grave et potentiellement mortelle en fonction du statut immunitaire de l’animal. Les lapins du genre Sylvilagus (lapin sauvage d’Amérique du Nord que l’on retrouve aussi un peu dans le milieu naturel en Europe) sont moins sensibles et ne développent en général qu’une masse tumorale cutanée bénigne appelée fibrome. Les lièvres peuvent être touchés par la myxomatose mais de manière très anecdotique.❖ Comment le virus se transmet-il ?Le virus peut se transmettre par inhalation de particules virales en contact direct avec un lapin sauvage ou domestique infecté ou de manière indirecte par le biais d’insectes piqueurs comme les moustiques, les puces ou les cheyletielles par exemple. La population de lapin sauvage est un réservoir du virus et les pics endémiques correspondent aux périodes où les insectes piqueurs sont les plus nombreux (au début du printemps et de l’automne en général, lorsque le climat est doux et humide). Le virus peut résister plusieurs mois dans l’environnement et bien qu’il soit relativement résistant aux températures extrêmes (résiste à des températures de plus de 60°C et à la congélation), il est sensible aux UV et à beaucoup de désinfectants usuels, dont l’eau de Javel à 10%.❖ Quels sont les symptômes observés lors d’une myxomatose ?Le temps d’incubation est d’environ 4 à 5 jours. Typiquement la myxomatose est à l’origine de la formation de petites masses sous-cutanée qui peuvent se développer partout sur le corps, mais les pourtours des orifices sont particulièrement touchés : le tour des paupières majoritairement, les narines, les lèvres, la zone ano-génitale. Il est possible d’observer un gonflement des paupières avec un écoulement purulent. Ces signes peuvent être accompagnés de symptômes respiratoires secondaires à une broncho-pneumonie et des symptômes plus généraux comme de l’abattement, une anorexie ou de la fièvre. Sur un individu non-immunisé, la maladie évolue quasi exclusivement vers la mort en une dizaine de jours, même avec une prise en charge médicale. Dans ce cas de figure, la guérison est excessivement rare mais lorsque c’est le cas, les lésions mettent 6 à 8 semaines à disparaitre.Il existe une forme amyxomateuse, qui se caractérise par des symptômes exclusivement respiratoires. Cette forme se développe principalement lors d’une contamination par un aérosol (inspiration des particules virales). Chez des lapins vaccinés ou avec une immunité partielle, la maladie peut parfois se développer mais sous une forme moins sévère et non-létale. Les symptômes cutanés régressent alors en quelques semaines.Les très jeunes lapins sont en général très sensibles et meurent plus rapidement que les individus plus âgés.❖ Comment diagnostiquer la myxomatose du lapin ?Il est possible de diagnostiquer la maladie du vivant de l’animal avec une PCR sur un écouvillon des muqueuses des zones les plus atteintes (muqueuses conjonctivales, nasales, vaginales préputiales ou anales) ou sur une biopsie de lésion cutanée. Post-mortem, une analyse histologique peut également être réalisée.❖ Quel est le traitement possible ?En l’absence d’immunité, le traitement est malheureusement vain dans la très grande majorité des cas. Il s’agit essentiellement d’un traitement de soutien (gestion de la température corporelle, alimentation et abreuvement assistés, perfusion) et d’un traitement symptomatique adapté (traitement antibiotique pour lutter contre les surinfections bactériennes notamment).Éventuellement, un traitement antiparasitaire externe doit être administré si des parasites sont visibles sur la peau ou le pelage. Dans les cas les plus sévères, ou en cas de dégradation en hospitalisation, une euthanasie peut être conseillée pour ne pas laisser le lapin souffrir.❖ Comment peut-on prévenir la maladie ?Seule la vaccination permet de prévenir la maladie. Il existe dorénavant un vaccin trivalent permettant de vacciner contre la myxomatose ainsi que les deux variants de la maladie hémorragique en une seule injection annuelle. Les effets secondaires sont rares et consistent le plus souvent en une réaction locale au point d’injection. L’apparition de myxomes au niveau de la face est possible mais rare. Cette manifestation, qui n’est à ce jour pas expliquée, est bénigne et les lésions disparaissent en quelques semaines. Tout effet secondaire de ce type doit faire l’objet d’une déclaration de pharmacovigilance auprès du laboratoire par le biais de votre vétérinaire. Le protocole vaccinal peut être adapté en fonction des vaccins que le lapin a reçu au préalable ou de son état de santé. La balance bénéfice/risque peut être discutée en consultation.Question curieuse : La myxomatose peut-elle avoir des répercussions sur la fertilité des lapins ?Oui ! Cela a notamment été vu chez les mâles lors des cas de myxomatose touchant les parties génitales. L’inflammation locale prolongée augmente la température au niveau des testicules ce qui entraine la mort des spermatozoïdes. Ainsi, si le lapin survit, il peut être stérile pendant plusieurs mois après l’infection.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Il existe une protection des lapereaux par les anticorps maternels pendant les 4 à 5 premières semaines de vie, si celle-ci est immunisée. Les anticorps sont transmis via le lait maternel lors des tétés.- Une immunité d’origine paternelle peut éventuellement être transmise à sa progéniture. Ce phénomène est appelé « résistance paternelle ». Certains scientifiques suspectent qu’elle se transmettrait par des facteurs d’immunité présent dans le sperme.- Une résistance génétique peut également s’installer avec le temps, notamment en milieu sauvageRéférencesQUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ed.Saunders WB. 2020 : 656pVARGA M. Textbook of rabbit medicine. 2nd ed. Butterworth Heinemann Elsevier. UK. 2014 :494p.
03/01/2024 - Actualités générales
L’obésité chez le chatPar Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoIls sont tellement mignons les chats que l’on voit sur Tik Tok ! Comme le chat d’Alice au pays des merveilles, Garfield ou Lucifer le chat de Cendrillon. Leurs points communs ? Ils sont mignons mais obèses !❖ Est-ce que mon chat est obèse ?En France, 3 à 4 chats sur 10 sont en surpoids et ce phénomène prend de l’ampleur. Un chat est dit « obèse » quand il pèse plus de 20% de son poids idéal.Un chat domestique européen pèse entre 4 et 5 kg. A 1 an, votre chat est adulte. Il n’est donc pas censé grossir. S’il prend 400g c’est comme si nous prenions 4kg.Ses côtes doivent être facilement palpables. Quand on le regarde de haut, on doit faire la distinction entre son thorax et son abdomen. Et même s’il est stérilisé et que sa sangle abdominale peut devenir moins renforcée, son abdomen (le panicule adipeux) ne doit pas pendre.❖ Quels sont les risques ?En moyenne les chats obèses vivent 2 ans de moins que les chats de corpulence normale.Sans parler des risques de problèmes cardiovasculaires évident et de déprime due à l’impossibilité de se mouvoir à leurs guises. Ils ont 3 fois plus de risques d’avoir des problèmes de peau (n’arrivent plus à se toiletter), 3 fois plus de risques de calculs urinaires, 4 fois plus de risque de cystite, 4 fois plus de risque de diabète et 5 fois plus de risques d’arthrose, de boiterie.❖ Comment prévenir l’obésité ?Avant les chats (souvent des chats de ferme) vivaient à l’extérieur, ils chassaient, étaient actifs.Aujourd’hui nous avons des chats sédentaires, vivant souvent en appartement. Il est donc nécessaire de faire attention à leur alimentation.Ne pas donner d’aliment à volonté, il aura tendance à ingurgiter plus de calories que l’exigent ses besoins nutritionnels. Mais le chat est un grignoteur, nourrissez-le en petites quantités mesurées plusieurs fois par jour et éviter les friandises. N’hésitez pas à cacher les croquettes à différents endroits ou à utiliser un distributeur.Au dos de votre paquet de croquettes, il y a un tableau vous préconisant les quantités à respecter par jour pour le poids idéal de votre chat. Pour un chat sédentaire, ne pas hésiter à diminuer cette quantité de 20%.Quand il est stérilisé, ses besoins énergétiques sont diminués de 20 à 30%, les 6 premiers mois sont cruciaux et pendant cette période le suivi nutritionnel est important.❖ Pour en savoir plus : Comment le faire maigrir ?Ne réduisez pas les quantités de croquettes trop brutalement, votre chat risquerait une lipidose hépatique. La perte de poids doit avoir lieu en douceur. Souvent il faudra en passer par des croquettes (et ou pâtées) de régime et donc une restriction calorique.Composées de protéines facilement digérables, de fibres et pauvres en graisse, il permettra à votre chat de perdre du poids progressivement, en ayant une sensation de satiété. Un apport de courgettes cuites à l’eau en plus, si les quantités ne lui conviennent pas, peut-être une excellente solution. Un chat sur 2 aime les courgettes !Arrêtez bien sur les friandises beaucoup trop caloriques.Utilisez une gamelle anti glouton et un distributeur de croquettes (type Pipolino) afin qu’il mange plus doucement et joue pour se nourrir.Les jeux quotidiens variés et/ou les sorties sont indispensables (en liberté ou en harnais).Il convient de le peser régulièrement (chaque mois minimum).Pour les Kids : Comment tu peux aider ton chat à perdre du poids ?Ton chat aime jouer mais il aime varier les plaisirs, il se lasse vite.Tu peux lui créer des jeux : une boulette d’aluminium, un bâton avec une ficelle au bout de laquelle tu peux accrocher des plumes, un bâton avec du bolduc accroché à son extrémité, des jeux avec des cartons à trous peuvent le faire jouer plusieurs minutes. Et parfois il jouera juste avec un élastique en tissus ou une vieille chaussette !Certains jouets sont composés de graines d’herbe à chat dont les chats raffolent.Ils aiment aussi jouer avec la lumière des pointeurs laser (attention de ne pas viser ses yeux ou les tiens).Tu peux aussi le poser en bas de l’escalier et le faire monter à l’aide de quelques croquettes que tu auras retiré de sa ration quotidienne.À toi de jouer !Pour en savoir plus1. Vidéo d’une consultation de suivi vétérinaire d’un chat au régimehttps://www.30millionsdamis.fr/actualites/videos/article/10017-astuces-pour-faire-maigrir-son-chat/2. Article pour résumer l’obésité : https://www.hillspet.fr/health-conditions/cat/weight-management3. Idées bricolage https://www.10-trucs.com/animaux/jouet-pour-chat-a-fabriquer.html
05/12/2023 - Conseils du vétérinaire
Les maladies respiratoires de la tortue de terre, une histoire classique !Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoVotre tortue de terre vous a très certainement été vendue comme une tortue dite de « jardin ». Depuis que vous l’avez elle vit dans son enclos extérieur toute l’année et elle se débrouille seule pour son hibernation avec ce que vous lui avez mis à disposition : une cabane, du foin ou des feuilles mortes et tout autre type de protection pour l’aider à passer l’hiver. Chaque année elle se réveille au printemps et tout va bien. Sauf que cette année, ça va moins bien… Elle ne se remet pas vraiment à manger, elle a les yeux collés et éventuellement larmoyants et vous avez même vu une bulle sortir de son nez. Mais que se passe-t-il ? C’est tout l’objet de cet article…❖ Pourquoi ma tortue est-elle plus susceptible « d’attraper froid » dans certaines régions de France ? Quelques notions de physiologie de reptilesClassiquement, les tortues dites « de jardin », sont les tortues du genre Testudo. Il s’agit notamment des tortues méditerranéennes (la tortue d’Hermann et la tortue grecque) et la tortue des steppes (horsfieldi). Il s’agit d’animaux qui vivent dans des climat plutôt secs : chauds et secs à la belle saison et doux ou froid et sec en hiver. Ces tortues ont évolué de manière à s’adapter à ce milieu et ont besoin de paramètres environnementaux bien précis pour que leur organisme fonctionne correctement. En ce sens, la tortue de terre, et les reptiles d’une manière générale, ne peuvent être considérés comme des animaux domestiques puisqu’ils ne se sont pas « habitués » à un autre environnement que celui dont l’espèce est issue. Cela ne signifie pas systématiquement qu’ils ne peuvent pas survivre dans un autre milieu, mais qu’ils y sont globalement plus fragile et leur espérance de vie en est impactée. Dans le cas de nos tortues « de jardin », lorsqu’elles vivent en extérieure toute l’année sous des latitudes où le climat est plus humide et/ou plus froid que dans l’environnement d’où est originaire son espèce, son organisme ne fonctionne pas correctement. A moyen/long terme, cela a un impact sur son immunité et cela la rend plus susceptible d’attraper des maladies. Dans le cas des tortues d’Hermann, grecques et des steppes, elles vont avoir plus de risque de développer des maladies respiratoires comme l’herpèsvirose et la mycoplasmose. La sortie d’hibernation et les carences alimentaires telles que les carences en vitamine A sont également des facteurs favorisants.❖ Quelles sont ces maladies respiratoires ?Les infections de l’appareil respiratoire haut sont assez fréquentes chez les tortues du genre Testudo. Elles sont, en général, secondaires à une infection par un herpèsvirus et/ou par une bactérie du genre Mycoplasma. De plus les surinfections bactériennes ne sont pas rares. Ces atteintes sont à l’origine d’un complexe rhinite-conjonctivite (jetage, écoulement oculaire, bruits respiratoires), d’une stomatite avec une ulcération des muqueuses buccales (herpèsvirose) et de symptômes plus généraux comme de l’abattement, ou des troubles de l’appétit (dysorexie voire anorexie). Elles peuvent atteindre l’appareil respiratoire profond, mais les symptômes sont souvent frustres et se déclarent tardivement, une fois que la maladie est bien installée : symptômes généraux, mouvements respiratoires anormaux et augmentation des bruits et de la fréquence respiratoire, respiration bouche ouverte.❖ Quels examens complémentaires peuvent m’être proposés ?L’isolation de l’agent infectieux sur culture est possible à partir de prélèvements nasaux, mais est assez fastidieuse en raison de la flore buccale variée de ces tortues ou de la difficulté de la mise en culture (mycoplasmes). Des tests sérologiques ont également été développés pour les herpèsvirus et les mycoplasmes, et leur sensibilité et leur spécificité peuvent être améliorées en les combinant à des tests moléculaires, tels que des tests PCR.Des examens d’imagerie médicale comme une radiographie pulmonaire ou éventuellement un scanner permettent d’évaluer l’atteinte des voies respiratoires profondes.Dans les cas les plus critique, un bilan sanguin complet peut permettre d’évaluer les conséquences de la maladie sur les autres organes et d’anticiper d’éventuelles défaillances organiques.❖ Comment traiter les maladies respiratoires des tortues de terres ?En l’absence de symptômes généraux, la prise en charge médicale peut être effectuée à la maison. Un traitement symptomatique est mis en place et il est souvent combiné à une antibiothérapie large spectre en l’absence d’identification du ou des germes responsables de la maladie. Dans le cas où un diagnostic de certitude a pu être posé, le traitement anti-microbien peut être adapté. Autrefois largement utilisé, les traitements anti-viraux sont aujourd’hui plus discutés en raison de leur efficacité très relative.❖ Quel est le pronostic de cette maladie ?Malheureusement, le pronostic est plutôt réservé à sombre à moyen/long terme. En effet, une fois contaminées par un herpèsvirus et/ou un mycoplasme, les tortues restent porteuses et les rechutes sont fréquentes. Lorsque la maladie est trop avancée l’issue est souvent fatale. Afin de prévenir les récidives il est conseillé de replacer la tortue dans un milieu qui lui convient, cela signifie donc qu’en dehors de la période estivale, elle doit être installée dans un terrarium chauffé en intérieur si elle ne se trouve pas géographiquement dans son milieu originel. Il est également conseillé de réaliser une hibernation dans un milieu sécurisé et où les paramètres d’ambiance peuvent être contrôlés (cave, garage, réfrigérateur…) et une fois que l’animal ne présente plus aucun symptôme.Question curieuse : Est-il possible de moucher une tortue ?Oui ! Les tortues ont des narines très étroites et courtes qui abouchent dans la cavité buccale par deux fentes appelées les choanes. Dans ces conduits, des sécrétions peuvent s’accumuler et favoriser le développement de surinfections et diminuer l’efficacité des médicaments comme les antibiotiques. Le fait de retirer se sécrétions est donc bénéfique à la guérison. En fonction de la taille des narines, le/la vétérinaire peut insérer un cathéter de taille adaptée et envoyer du sérum physiologique avec une seringue pour désinsérer les sécrétions et rincer les muqueuses.Pour les Kids : Le sais-tu ?- Chaque espèce de tortue possède un optimum de température : c’est une fourchette relativement étroite de température extérieure qui permet à l’organisme de la tortue de fonctionner de manière optimale. En dehors de l’optimum, cela peut nuire à la survie de la tortue.- Lorsqu’une tortue est malade, il faut augmenter la température du terrarium jusqu’à la valeur maximum de son optimum de température pour booster son immunité.- Lorsqu’une tortue ne mange plus d’elle-même, il est possible d’installer un petit tuyau au niveau de son cou et qui descend dans l’estomac pour la nourrir avec de la bouillie le temps qu’elle aille mieux.RéférencesMCARTHUR S., WILKINSON R., MEYER J. Medicine and surgery of tortoises and turtles. Ames. 2004. pp579MURRAY M. J. Pneumonia and lower respiratory tract disease. In : Reptile medicine and surgery. 2nd ed. Ed MADER D. R. St-Louis. 2006. 865-877WENDLAND L. D., BROWN D. R., KLEIN P. A., BROWN M. B. Upper respiratory tract disease (mycoplasmosis) in tortoises. In : Reptile medicine and surgery. 2nd ed. Ed MADER D. R. St-Louis. 2006. 931-938
07/11/2023 - Conseils du vétérinaire
D’où vient la mauvaise haleine (appelé halitose) ?Par Audrey Hervey, Docteur Vétérinaire, pour ChezmonvetoLes bactéries se trouvent à l’état naturel dans la salive et s’agglomèrent à la surface des dents en produisant des substances qui forment la plaque dentaire. Puis la plaque s’épaissit, se minéralise pour former le tartre (épaisseur marron sur les dents) qui passe sous la gencive, provoquant douleur, saignements et, au fur et à mesure, le déchaussement des dents.Le tartre est un nid à bactéries : 1 mg de plaque dentaire contient environ 10 millions de bactéries ! Ce bouillon de culture provoque mauvaise haleine, des abcès dentaires et même des infections cardiaques et rénales.Les animaux rencontreront des difficultés à s’alimenter. Combattre le tartre est donc essentiel pour la santé, le bien-être de votre animal et le vôtre !❖ Quels sont les facteurs de risque ?Les chiens de petites races (Caniche, Yorkshire, Shit-su, Chihuahua, Pinscher…), ceux souffrant d’anomalies ou chevauchement (races prognathes) sont plus sujets à accumuler la plaque dentaire.Certains chats souffrent de maladies chroniques (ex : le FIV « Sida des chats ») qui favorisent les gingivites et les douleurs dentaires mais comme les autres carnivores, ils ne sont pas exclus du processus de calcification de la plaque dentaire, des infections et des déchaussements des dents.Plus l’animal vieillit, plus la pathologie évolue. Certains sujets commencent à avoir du tartre à partir de 2 ans mais en moyenne, il se forme entre 5 et 8 ans.L’alimentation molle favorise l’accélération du processus de minéralisation de la plaque dentaire par absence de mastication et de frottement des aliments sur les dents comme le font les croquettes.❖ Que peut faire mon vétérinaire ?Votre vétérinaire, selon le stade de la maladie parodontaire, pourra proposer de pratiquer un détartrage à ultrasons sur votre animal de compagnie. Les vibrations décollent et disloquent le tartre et un jet d’eau continu l’évacuation tout en évitant l’échauffement des gencives.C’est une intervention identique à celle que l’on subit chez notre dentiste mais qui nécessite chez l’animal une anesthésie générale. Difficile d’expliquer à l’animal conscient pendant une telle intervention, qu’il doit garder la gueule ouverte, ne pas bouger, ne pas mordre…Le vétérinaire profitera de cette intervention, si le besoin s’en fait sentir, pour retirer les dents douloureuses, déchaussées, infectées ou victimes de résorption dentaire (fréquente chez les chats).Cette intervention a en moyenne lieu tous les 2 ou 3 ans mais elle est parfois nécessaire chaque année chez certains patients.Question curieuse : Comment puis-je aider mon animal ?Un chien possède 42 dents, un chat 30 à l’âge adulte. Imaginez votre haleine toute une vie sans vous laver les dents !Des solutions existent pour aider votre animal à avoir des dents blanches, saines, et une haleine fraiche.Brosser les dents est sans conteste, comme pour nous, la méthode la plus efficace (le brossage réduit de 50% la plaque dentaire). Avec une brosse de petite taille souple et un dentifrice en pâte abrasive appétente que le chien peut avaler, en commençant par les dents de devant puis en allant vers les faces externes des molaires (supérieures en particulier). Des doigtiers en caoutchouc rugueux existent pour remplacer la brosse à dent et sont souvent mieux tolérées chez les animaux non habitués. Brosser les dents est un apprentissage à commencer dès le plus jeune âge pour que cette habitude devienne coutumière.Il existe d’autres méthodes moins intrusives visant à retarder l’apparition du tartre : les lamelles à mâcher à utiliser quotidiennement, elles sont parfois caloriques et n’ont d’utilité que si l’animal les mâche avant de les avaler, des croquettes/friandises spéciales, des jouets avec des picots ou des poudres à dissoudre dans l’eau de boisson.Bien sûr, ces méthodes n’excluent pas des détartrages parfois réguliers. Elles limitent, ralentissent juste le processus.72% des Français se lavent les dents 2 fois par jour minimum et malgré cela, en moyenne, ils subissent un détartrage une fois/an.Pour les Kids : Le sais-tu ?L’animal qui a le plus de dents est le tatou géant (Priodontes Maximus) ! il vit en Amérique du Sud (en Guyane et en Argentine) et est malheureusement menacé d’extinction. Il possède entre 80 et 100 dents !Le requin a quant à lui 2 rangées de dents qui se renouvellent en permanence ! Tout au long de sa vie, il pourra avoir en tout 30 000 dents!Dans la nature, les animaux subissent aussi les conséquences du tartre et à un stade avancé, ils ont des difficultés à se nourrir, deviennent plus faibles et la proie d’autres prédateurs.Références1. L’animal qui a le plus de dents https://www.geo.fr/environnement/quel-est-lanimal-qui-a-le-plus-de- dents-209931#:~:text=Il%20s'agit%20du%20Tatou,est%20pas%20sa%20seule%20originalit%C3%A9%20!2. Dentiste vs vétérinaire https://www.youtube.com/watch?v=6gwbqTaEN8A3. Comment laver les dents de son chien https://www.youtube.com/watch?v=6gwbqTaEN8A