Prendre soin de votre cochon d'Inde

Prendre soin de votre cochon d'Inde

Comment prendre bien soin de votre...cochon d’Inde !

Par Lauriane Devaux, Docteur Vétérinaire, pour Chezmonveto


Timide mais attachant, le cochon d’Inde ou cobaye fait partie des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC(1)) les plus répandus dans les familles françaises. Il saura communiquer avec vous avec une certaine gamme de vocalises et de roucoulement qui ne laissent pas indifférents ! Ils sont malheureusement plus fragiles que les lapins lorsqu’ils tombent malades, d’où la nécessité de bien connaitre ses besoins et d’adapter les conditions de vie de cet animal sensible à votre domicile.

❖ Comportement et environnement

Le cochon d’Inde est un animal grégaire qui vit dans la nature en groupe de 5 à 10 individus. Il est donc conseillé d’en adopter au moins deux lorsque cela est possible. La cohabitation entre femelles génère en général moins de conflits que celle entre mâles. La cohabitation entre mâle et femelles se passent généralement bien, mais la stérilisation des mâles est recommandée pour éviter les portées non désirées. Le cobaye est un animal proie, la cohabitation avec des carnivores domestiques est donc déconseillée. Pour des raisons sanitaires, celles avec le lapin l’est aussi.

La surface de vie au sol doit être la plus étendue possible et installée dans un endroit calme. Au minimum, pour deux individus, une cage de 120 cm x 50 cm x 40 cm est conseillée. On y aménagera plusieurs cachettes ainsi que des aires de repos confortables. Pour éviter l’ennui, des jouets doivent être mis à sa disposition et des sorties quotidiennes organisées. Pour l’espace repas, un râtelier pour le foin, et des gamelles, pour les granulés, les végétaux frais et l’eau suffiront. Les cochons d’Inde font en général leurs besoins partout dans la cage. Le fond de cage doit donc être recouvert partout d’une épaisse couche de litière ou d’un tapis absorbant.

Ils peuvent également vivre en extérieur, mais il faut alors les protéger des prédateurs et des intempéries.

❖ Particularités physiologiques

Le cochon d’Inde a une espérance de vie de 5 à 8 ans. Les femelles pèsent en moyenne 700 g à 1 kg et les mâles entre 900 g et 1,2 kg.

C’est un herbivore strict qui a besoin d’un apport quotidien en vitamine C. Ainsi, une ration de végétaux riches en vitamine C doit être proposée, ou à défaut une complémentation quotidienne sous forme de comprimés ou d’un sirop à boire directement. Les doses recommandées sont de 10 à 30 mg/kg par adulte en bonne santé. Une ration riche en fibres est nécessaire à la qualité de ses dents et à sa digestion. Même s’il est gourmand et préfère les aliments sucrés, il faudra les limiter afin de prévenir certaines maladies.

Au menu : varier l’apport en foins adaptés à volonté, entre 150 et 200 g de verdure, et éventuellement des 15 à 20 g de granulés par jour.

❖ Médecine préventive

Le cochon d’Inde peut être porteur asymptomatique de parasites à l’origine de la gale ou de la teigne. Cette dernière peut être transmise à l’être humain et notamment aux jeunes enfants et personnes immunodéprimées. Le respect des consignes d’hygiène de base est donc indispensable pour éviter d’éventuelles transmissions. Si votre cobaye présente des lésions cutanées, une consultation chez le vétérinaire permet d’identifier les parasites responsables puis de traiter votre/vos animau(x).

Il n’y a pas de vaccination nécessaire ou obligatoire pour le cochon d’Inde.

❖ Reproduction

Une femelle est pubère entre 4 et 6 semaines, un mâle entre 5 et 10 semaines. La gestation est d’une durée de 68 jours en moyenne et la taille de la portée est de 2 à 4 petits en moyenne.

La stérilisation préventive n’est pas obligatoire. Lorsqu’un mâle et une femelle cohabite, la stérilisation du mâle est recommandée car l’accès aux testicules est plus simple et donc la chirurgie est plus courte et moins douloureuse pour l’animal. Les mâles se remettent donc mieux que les femelles de l’intervention. La stérilisation d’une femelle est parfois envisagée, lorsque cette dernière présente une affection que l’on appelle kystes ovariens.


Question curieuse : Pourquoi les lapins et les cobayes ne peuvent pas cohabiter ?

Même s’ils s’entendent souvent bien, leur cohabitation est déconseillée puisqu’ils peuvent se transmettre des bactéries, principalement à tropisme respiratoire, pathogènes. En effet, le lapin peut être porteur asymptomatique d’un genre de bactéries appelées Bordetella. Or, le cobaye y est particulièrement sensible. A contrario, le cochon d’Inde peut être, lui, porteur des bactéries du genre Pasteurella, auxquelles le lapin est très sensible. Ces bactéries provoquent notamment des maladies respiratoires potentiellement graves qui peuvent devenir  chroniques.


Pour les Kids : Le sais-tu ?

- Le cobaye pratique la coprophagie : il mange certaines de ses crottes pour optimiser sa digestion et récupérer certaines vitamines et certains acides aminés produits lors de sa « première digestion ».

- Le cochon d’Inde est une espèce nidifuge : littéralement cela veut dire « qui fuit le nid ». Cela se traduit par le fait que les femelles accouchent de petits cochons d’Inde miniatures, avec un pelage déjà formé et les yeux ouverts ! Au bout de quelques jours ils sont capables de quitter le nid.

- Les cobayes ne synthétisent pas leur propre vitamine C : un apport quotidien avec des compléments ou via une alimentation riche est conseillée. Le brocoli, le poivron, le persil, le choux, le fenouil, l’aneth ou le kiwi sont des végétaux riches en vitamine C que tu peux proposer à ton cobaye. Lorsqu’il est malade, en gestation ou en lactation, le cobaye voit ses besoins en vitamine C quadrupler ; on doit augmenter les apports pour éviter les carences. Chez l’humain, la carence en vitamine C provoque une maladie appelée le scorbut. Les malades perdaient, entre autres, leurs dents. Chez le cobaye, cela fragilise les ligaments : les dents sont moins bien fixées et les  articulations sont moins solides. C’est une maladie grave, qu’il n’est pas toujours possible de soigner.


(1) L’acronyme NAC regroupe des petits mammifères, des reptiles, des poissons, des oiseaux, etc.


Références

QUESENBERRY KE, CARPENTER JW. Ferrets, Rabbits and Rodents Clinical Medicine and Surgery. 4th ; ed. Saunders WB. 2020 : 656p